Des rabais sur le bois à venir dans les quincailleries

Samedi, 19 juin, 2021
Roxane Léouzon

Extrait(s) :

Dès la semaine prochaine, Nicolas Couture affichera des rabais de 5 à 20 % sur le bois traité dans ses quincailleries Couture Timber Mart. Le propriétaire avait acheté une grande quantité de ces produits à gros prix en prévision d’un printemps que plusieurs imaginaient ressembler à celui de 2020, alors que sévissaient un engouement sans-précédent pour la rénovation et une baisse des stocks de bois d’œuvre.

Or, la demande a ralenti. « On s’attendait à une demande plus forte, reconnaît M. Couture. Certains produits vont être vendus à perte, mais aucun magasin ne va vouloir rester avec ce stock. »

Les consommateurs peuvent s’attendre à faire prochainement de bonnes affaires sur le bois dans un grand nombre de quincailleries, estime le président-directeur général de l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction, Richard Darveau. Une telle situation ne s’est pas vue depuis un bon moment, puisque le prix du bois d’œuvre a atteint des sommets au cours de la dernière année.

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La baisse mondiale du prix du bois d’œuvre devrait aussi se répercuter sur les prix des magasins du Québec dans quelques semaines. L’indice Pribec, qui représente le prix d’un panier de produits de bois d’œuvre au Québec, a diminué de 23 % depuis son sommet du 21 mai dernier, passant de 1885,94 $ par mille pieds mesure de planche (pmp) à 1448,90 $, selon l’économiste du Conseil de l’industrie forestière du Québec, Michel Vincent. Mais il est encore très haut, puisqu’il était à 473,73 $ le 21 juin 2019. De son côté, l’indice NASDAQ pour le bois d’œuvre a baissé de 45 % entre le 7 mai et le 17 juin.

« Ce n’est pas surprenant. La question n’était pas de savoir si ça allait redescendre, mais quand ça allait redescendre. Les prix étaient insoutenables à long terme », indique M. Vincent.

Selon M. Vincent, cette diminution s’explique par une légère hausse de l’offre et une légère baisse de la demande. « Plusieurs usines qui étaient fermées, notamment dans l’ouest de l’Amérique du Nord, ont tout fait pour rouvrir leurs opérations et bénéficier des prix élevés. Même au Québec, on a essayé d’augmenter la production. En plus, les Européens, flairant la bonne affaire, ont envoyé beaucoup de bois aux États-Unis », a raconté l’économiste.

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En ce moment, les scieries tout autant que les quincailleries font face à beaucoup d’incertitude, étant dépendantes de ces prix mondiaux. M. Vincent s’attend à ce que les prix continuent de diminuer. Mais de combien ? Et il n’est pas impossible qu’ils remontent.