Il manquera de bois en Amérique du Nord

Vendredi, 2 avril, 2021
André Dubuc, La Presse

Extrait(s) :

Le prix du bois d’œuvre, matériau essentiel à la construction de maisons, ne restera pas au niveau stratosphérique d’aujourd’hui bien longtemps, mais il ne retournera pas de sitôt à son niveau d’avant la pandémie.

Le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ), qui représente les scieurs, prévoit un prix à terme autour de 800 $ ou 850 $ le millier de pieds mesure de planche (pmp). Dans les 10 dernières années, par exemple, le prix a souvent gravité autour des 450 $ le millier de pmp. Au Québec, le coût moyen de production est de 400 $ le millier de pmp.

Actuellement, la spéculation et la pénurie appréhendée ont propulsé le prix à 1400 $, voire 1500 $ le millier de pmp.

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Un prix de 1400 $ par millier de pmp est insoutenable, reconnaît sans ambages Michel Vincent, économiste du CIFQ. Le prix baissera d’ici 6 à 12 mois, selon lui, quand l’industrie réussira à regarnir ses réserves. Ce jour viendra lorsque l’économie redémarrera pour de bon et que les dépenses discrétionnaires du consommateur augmenteront au détriment de son budget alloué aux rénovations domiciliaires.

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Il faut savoir que le marché du bois d’œuvre est intégré à l’échelle du continent. Le prix est le même partout, à Boston, à San Francisco ou à Montréal. Le Québec produit environ 10 % du sciage résineux en Amérique du Nord.

À terme, les prix du bois d’œuvre resteront plus élevés qu’avant la pandémie, selon le Conseil de l’industrie forestière du Québec, parce que l’accroissement de la capacité de production paraît limité, tandis que la demande nord-américaine pour le bois d’œuvre restera forte au cours des 5, voire des 10 prochaines années.

L’Amérique du Nord, importateur net de bois dès 2021

« Il va manquer de bois en Amérique du Nord, et on est en train de s’approcher de cette situation »

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Les stocks, qui avaient fondu pendant la mise sur pause de l’économie au printemps 2020, n’ont jamais pu être regarnis. Les consommateurs confinés qui se sont lancés dans les rénovations partent avec tout ce qu’ils trouvent.

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« Il n’y a pas de volonté chez ceux qui possèdent la forêt d’alimenter l’industrie avec plus de bois. C’est comme ça partout en Amérique du Nord »

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« Les constructeurs américains vont en construire, des maisons. Ils s’attendent à en construire beaucoup dans les six prochains mois, comme dans les prochaines années. Et la demande en bois d’œuvre va suivre »