Jugement en appel sur la pyrrhotite: pas avant les «tout premiers mois de 2020»

Jeudi, 12 décembre, 2019
Brigitte Trahan, Le Nouvelliste

Extrait(s) :

Tous les feux semblaient au vert pour que la Cour d’appel rende avant Noël son jugement tant attendu sur la pyrrhotite. Mercredi, toutefois, une note de service a été envoyée par le juge François Pelletier à toutes les personnes visées leur disant que cette décision ne sera finalement déposée que «dans le cours des tout premiers mois de 2020». Le président de la Coalition d’aide aux victimes de la pyrrhotite, Alain Gélinas, ne cache pas jusqu’à quel point il est excédé. «L’autre fois, je disais que j’étais tanné de me faire niaiser... Et ça continue», fulmine-t-il.

Sa réaction ne vient pas juste du fait qu’en avril prochain, ça fera deux ans que les victimes attendent ce fameux jugement, mais également parce que la CAVP n’arrive plus à faire avancer ses dossiers entre-temps. Voilà deux ans qu’elle réclame notamment que le gouvernement s’implique pour aider les gens à faire leurs tests de pyrrhotite, mais sans jamais rien pouvoir se mettre sous la dent, et ce, malgré les promesses électorales. «Ça fait plusieurs fois qu’on demande à rencontrer le ministre fédéral François-Philippe Champagne et on ne réussit pas à le voir», illustre M. Gélinas.

Le président de la CAVP tiendra sous peu une rencontre avec son conseil d’administration. «Ça se peut qu’on change de stratégie», dit-il, «qu’on sorte la batte de baseball», dit-il en parlant évidemment au figuré quoique l’envie est très, très grande de poser des actions physiques, «de revenir aux bonnes vieilles méthodes», dit-il, comme des manifestations bien senties par exemple. «On a des idées. On va en discuter», dit-il. «Tout le monde est en maudit», surtout depuis l’arrivée de la missive du juge de la Cour d’appel, mercredi.

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L’année 2020 marquera le début de la deuxième décennie de ce drame collectif. La CAVP estime qu’il serait grand temps que toutes les parties prenantes dans ce dossier s’unissent une fois pour toutes pour mettre en place les actions requises visant à mettre un terme à cette crise. La CAVP souhaite notamment que les municipalités touchées fassent connaître par résolution leurs attentes aux élus provinciaux et fédéraux.
 
Même si un jugement mettait fin aujourd’hui à toutes les procédures, la CAVP n’aurait pas fini sa croisade, explique Alain Gélinas. Des propriétaires dont la maison était encore sous garantie lorsque les tests ont confirmé qu’il n’y avait pas de pyrrhotite dans les murs de leurs fondations viennent en effet de découvrir avec horreur, toutes ces années après, que la dalle, elle, en contient, mais que personne n’y avait fait des tests. Il y a aussi tous ces condos qui ne retirent que 75 000 $ de subventions pour faire lever tout le bâtiment puisque le gouvernement ne verse que 75 000 $ par bâtiment et non par propriétaire. «Il y a constamment de nouvelles surprises. On n’a pas fini», déplore Alain Gélinas.