Un nouveau code du bâtiment pour un nouveau climat

Lundi, 12 août, 2019
Anne-Marie Provost, LeDevoir

Extrait(s) :

Nos maisons et nos immeubles ne sont pas toujours bien construits pour résister aux impacts des changements climatiques. Les règles de construction au Canada seront réformées pour s’adapter aux inondations, incendies, vagues de chaleur et tempêtes de vent. Mais des architectes pensent qu’il faut aller encore plus loin.

Le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) veut que les changements climatiques et les phénomènes météo extrêmes soient pris en considération quand viendra le temps de construire ou de réhabiliter des bâtiments, des routes ou des ponts.

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« Ce qu’ils élaborent est surtout palliatif, mais ce n’est pas préventif. Ce qu’ils proposent est nécessaire parce que les changements climatiques sont là, mais il faut des mesures pour endiguer à la source le problème. Et là, on tombe dans la question de l’efficacité énergétique et la carboneutralité », lance-t-il.

Il s’agit donc de faire des bâtiments qui génèrent moins de gaz à effet de serre et qui ont un impact positif sur l’environnement. « Les codes sont dépassés quand on parle d’atteindre des objectifs d’émission de gaz à effet de serre », estime M. Mathys. Il précise qu’au Québec, le secteur du bâtiment représente 30 % de la consommation totale d’énergie et génère 12 % des émissions de GES.

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Mais il pense que les changements proposés sont très progressifs et qu’ils ne vont pas assez loin quand on se compare à des pays européens, qui ont des codes du bâtiment très exigeants.

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Et pourquoi cette différence entre les provinces ? Le coût de l’électricité est le facteur principal, selon Antoine Mathys. « Au Québec, nous sommes en retard parce que l’énergie ne coûte presque rien. L’énergie coûte cinq fois plus cher en Colombie-Britannique, alors ça donne un incitatif direct à proposer des mesures efficaces », dit-il. Les bâtiments sont donc mal isolés au Québec, ce qui entraîne plus de gaspillage d’électricité…

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Construire des bâtiments mieux adaptés et plus efficaces coûte toutefois plus cher, et c’est généralement là où le bât blesse.

« On voit que les consommateurs peuvent faire les bons choix. Les constructeurs par contre, les promoteurs, sont dans un marché compétitif. Ils vont toujours descendre au plus bas dénominateur pour garder des prix concurrentiels », affirme Emmanuel Cosgrove. Selon lui, c’est là que les codes ont un rôle à jouer pour obliger l’utilisation de matériaux plus appropriés.