Le défi de faire honorer la garantie

Jeudi, 28 octobre, 2021
Marie-Eve Fournier

Extrait(s) :

La faillite de Bel-Habitat en juin a plongé la GCR et le plan de garantie des maisons neuves au cœur de l’actualité. Bon nombre de Québécois ignoraient alors tout de cet organisme créé en 2015 qui devait améliorer la protection du consommateur. Ceux qui s’y sont frottés en gardent pourtant un goût amer.

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[...], les nouveaux propriétaires ont trois jours – oui, trois petits jours – pour déclarer les « malfaçons apparentes », comme une marque sur un comptoir. Il importe donc, lors de la prise de possession, de bien inspecter chaque recoin. Le hic, c’est qu’il faut s’y connaître en construction pour voir certains problèmes. Et bien souvent, on est surtout préoccupé par son déménagement.

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« Cela fait un an que je me bats avec la garantie [GCR] et l’entrepreneur pour des problèmes à ma maison neuve et je peux vous dire qu’il faut presque avoir son Barreau pour pouvoir avoir droit à des garanties… Alors selon moi, non, les consommateurs ne sont absolument pas protégés », m’a écrit un homme qui préfère taire son nom pour ne pas nuire à ses chances de réussite.

Le nouveau propriétaire déplore que « sur le site, ça a l’air tout simple », alors « qu’en réalité, ça l’est beaucoup moins ».

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« Les arbitres sont exigeants, poursuit-il. On oublie qu’on fait face à de nouveaux propriétaires qui ne connaissent rien en construction. Ce n’est pas facile de gagner et je ne comprends pas pourquoi. La GCR, c’est une assurance. Elle devrait agir comme une assurance auto ou habitation. Le seul fait que le conciliateur voie le problème devrait suffire [à dédommager la personne]. »

Le président de la GCR, Daniel Laplante, a admis en entrevue que ce n’est « pas facile pour le consommateur » d’aller en arbitrage, qu’il « faut du coaching ».

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Daniel Laplante affirme que la « médiation gratuite » fait partie des recommandations qu’il a transmises à la Régie du bâtiment du Québec (RBQ), qui s’affaire actuellement à revoir le plan de garantie. La ministre de l’Habitation, Andrée Laforest, souhaite que le processus soit terminé au printemps.

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Le pire, c’est que même quand la GCR est d’accord avec le consommateur, ce dernier n’est pas nécessairement sorti du bois. Il risque de devoir encore perdre du temps, de l’énergie et des heures de travail.