Le radon dans les foyers canadiens, une priorité de santé publique

Samedi, 27 novembre, 2021
Émilie Charette et Alexandra Bahary-Dionne, Le Devoir

Extrait(s) :

Selon les dépliants récemment déposés par Santé Canada dans les boîtes postales de la population canadienne, le radon est la première cause de cancer du poumon chez les personnes non fumeuses. L’organisation nous invite ainsi à acheter en ligne un test de mesure du radon au coût approximatif de 45 $ et à l’expédier à nos frais à un laboratoire d’analyse qualifié. En effet, comme le radon n’a ni couleur, ni odeur, ni goût, le seul moyen d’en détecter la présence est de mesurer sa concentration. En cas de concentration dépassant un certain seuil, Santé Canada nous invite à réduire le taux de radon au moyen de l’acquisition d’un système d’atténuation dont le prix d’installation varie entre 2500 $ et 5000 $.

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Les déterminants sociaux de la santé constituent pourtant l’un des chevaux de bataille de Santé Canada tel qu’il appert de sa documentation volumineuse sur le sujet. L’organisme a notamment relevé les déterminants suivants : le revenu et le statut social, l’éducation, le genre, la racialisation et le racisme. Ces facteurs impliquent que plus les personnes sont marginalisées socialement, plus elles le sont sur le plan de la santé, tandis que plus elles ont un revenu élevé, plus cela se traduit par un meilleur état de santé. 

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Si le radon représente une réelle priorité pour la Santé publique, le processus de détection et d’atténuation devrait être pris en charge, ou à tout le moins remboursé, par l’État fédéral. Comme Santé Canada le soutient lui-même, des vies, celles des riches comme celles des pauvres, sont en jeu. On estime en effet que 16 % des cancers du poumon sont causés par l’exposition au radon, des suites desquels plus de 3000 personnes mourraient chaque année au pays. Ainsi, il est indéfendable de demander aux ménages canadiens d’assumer individuellement un tel fardeau financier.