Se prémunir contre le bluff

Dimanche, 16 janvier, 2022
Isabelle Dubé, La Presse

Extrait(s) :

Les aspirants propriétaires se mettront bientôt à magasiner, car ils doivent actuellement décider s’ils renouvellent ou pas leur bail. Dans cette jungle immobilière qu’on a si bien illustrée au dernier Bye bye, comment peut-on se prémunir contre le bluff ? Avis d’experts.

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Si l’actuelle Loi sur le courtage immobilier interdit aux courtiers immobiliers de divulguer le montant et les conditions des autres offres d’achat, il n’y a aucun système qui permet de savoir avant la transaction s’il y a bel et bien eu une autre offre.

Toutefois, le courtier immobilier a un code de déontologie qui l’oblige à collaborer et à donner des informations véridiques.

Parmi les règles de pratique, il y a celle qui indique qu’un courtier ne doit commettre aucun acte dérogatoire à l’honneur et à la dignité de la profession, précise Denis Joanis, président et chef de la direction pour l’Association des courtiers immobiliers du Québec.

Le courtier immobilier Pascal Saumure, chez RE/MAX Signature, souligne qu’il est professionnellement non souhaitable pour la crédibilité d’un courtier d’utiliser le bluff, car les preuves sont accessibles.

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« En cas de doute sur l’existence de toute autre promesse d’achat présentée au vendeur, l’acheteur pourra se référer au dirigeant de l’agence, soutient par courriel l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier au Québec (OACIQ). Ce dernier a un rôle important envers la protection du public. Notamment, il doit encadrer les activités professionnelles des titulaires de permis agissant au sein de l’agence. »

Si l’acheteur n’obtient pas de réponse de la part du dirigeant de l’agence, il peut déposer une demande d’assistance auprès de l’OACIQ.

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Autrefois, dans un marché favorable aux acheteurs, rien ne les empêchait de bluffer allègrement les vendeurs en prétendant avoir eu un autre coup de cœur pour une maison moins chère, rénovée et mieux située.

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Selon le professeur en éthique commerciale à l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal Dominic Martin, la négociation est pourtant bien saine lors d’un acte de vente. Le vendeur essaie d’avoir le meilleur prix et l’acheteur, le prix le plus bas.

« Le fait qu’il y ait une concurrence entre les acheteurs remplit une fonction qui est d’établir le juste prix et ce n’est pas un problème sur le plan éthique, soutient-il. Mais à partir du moment où on bluffe, c’est plus difficile à justifier dans la vente. »