Se loger, de plus en plus compliqué

Vendredi, 1 juillet, 2022
Ismaël Koné, Métro

Extrait(s) :

Trouver un logement n’est pas chose facile à Montréal. Problèmes d’abordabilité, surenchère immobilière, hausses de loyers abusives, « rénoviction », la liste de raisons qui compliquent la vie d’un nombre important de locataires est longue. 

Bien que le taux d’inoccupation des logements soit plus élevé à Montréal que dans le reste de la province, beaucoup des logements disponibles sont trop chers et mal-adaptés aux besoins des locataires qui doivent déménager. 

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D’après la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), le taux d’inoccupation est de 3,7 % sur l’ensemble du territoire montréalais, au-dessus du seuil de 3% à partir duquel on parle de pénurie.  

Cependant, certains types de logements sont beaucoup plus rares que d’autres sur le marché locatif. Ainsi, d’après une enquête sur le marché locatif menée par la Communauté métropolitaine de Montréal, pour les logements locatifs de trois chambres et plus, le taux d’inoccupation est demeuré, depuis le début de la pandémie, sous 1,5 % dans tous les secteurs de la CMM, à l’exception de l’agglomération de Montréal, où il se chiffre à 2,8. Cette catégorie, qui ne représente que 20,1 % de l’ensemble du parc locatif de la région est celle qui peut davantage convenir aux familles avec plus d’un enfant. Dans certains quartiers montréalais, la disponibilité de ce type de logements est à 0,1 % et les logements disponibles sont hors de prix pour la plupart des familles. 

Ce sont près de 200 000 ménages locataires à faible revenu qui éprouvent des problèmes d’abordabilité du logement dans la région du grand Montréal. On parle de problème d’abordabilité lorsque les locataires doivent consacrer 30 % et plus de leur revenu brut pour se loger, un défi de plus en plus difficile pour les ménages gagnant moins de 50 000 $ par année. 

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L’explosion des loyers, enquête de juin 2021 faite par le RCLALQ 

D’après la Communauté métropolitaine de Montréal, un des effets directs du manque de logements abordables est que de nombreux ménages à faible revenu sont contraints de se loger dans des logements mal entretenus, voire insalubres. C’est dans le marché du locatif que l’on retrouve le plus grand nombre de logements nécessitant des réparations majeures, soit 58 300, ce qui représente 8 % de l’ensemble des logements locatifs. Parmi ces logements locatifs nécessitant des réparations majeures, 38,2 % sont habités par des ménages à faible revenu.