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Radon

En ce qui concerne le radon, on a tendance à osciller entre deux positions extrêmes : la panique ou la négligence. Cette page présente la problématique en essayant de vous mettre en garde des dangers réels, tout en vous faisant connaître des solutions possibles. Nous allons commencer par certaines données générales sur la nature du radon, ses effets sur la santé, les voies de pénétration dans les habitations et les facteurs qui contribuent aux concentrations élevées du gaz dans les maisons. Ensuite, nous aborderons la question de la mesure, puis les actions correctives à mettre en place, pour terminer avec les mesures à prendre dans les nouvelles constructions.

Radon

Qu’est-ce que le radon ?

Le radon est un gaz d’origine naturelle qui provient de l’uranium, présent partout dans la croûte terrestre. Le radon se trouve dans le sol, d’où il émane et se dilue rapidement dans l’atmosphère. Il s’accumule dans les milieux clos, y compris les cavités naturelles et les habitations. Bien qu'il soit présent partout à la surface de la Terre, sa quantité varie grandement d’un endroit à l’autre. Le radon est incolore et inodore, ce qui signifie qu'il ne peut pas être dépisté par les sens humains. C’est un gaz radioactif. Le radon est soluble dans l’eau et il peut y pénétrer, tout comme il peut s’infiltrer dans les habitations. Avant d'aborder l'importance accordée à ce gaz, examinons d'abord les raisons qui justifient cette préoccupation.

L'impact du radon sur la santé

Le radon est un agent cancérogène et la personne exposée au gaz dans l’air intérieur court un risque accru de contracter le cancer du poumon. En fait, le radon est la deuxième cause de cancer du poumon après le tabagisme. Chez les non-fumeurs, il en est la première cause. Au Québec, entre 10 et 16 % des décès par cancer du poumon sont causés par le radon. Le risque du cancer est augmenté de deux façons.

Premièrement, plus la concentration du radon est élevée, plus le risque est grand.

Deuxièmement, le risque s’élève en combinant la durée de l’exposition au radon et le tabagisme. Néanmoins, ce ne sont pas toutes les personnes exposées au radon en concentration élevée qui vont contracter le cancer du poumon. Il est à noter aussi qu’entre l’exposition au radon et les premiers symptômes de la maladie, il peut s’écouler plusieurs années. Les expositions occasionnelles ne sont pas dangereuses.

Pour plus d'information à ce sujet, écoutez l'excellent reportage des Années lumières, à la radio de Radio-Canada. 

Maintenant que nous avons éclairé l’influence du radon sur la santé, il importe de préciser par où le radon pénètre les habitations.

Voies d'infliltration du radon dans les maisons

Le radon peut principalement pénétrer dans la maison par différentes ouvertures :

  • à partir du sol de terre battue ;
  • par les vides sanitaires ;
  • par les puisards ;
  • les fissures de la dalle de béton ou des murs de fondation ;
  • entre les blocs de béton et le parement extérieur en briques ;
  • à travers les joints du plancher ;
  • etc.

Dans les habitations, le radon s’accumule surtout dans les pièces les plus basses et mal aérées, notamment le sous-sol.

Quels facteurs contribuent à la forte concentration du radon dans les maisons

Même dans le cas de maisons voisines, les concentrations de radon peuvent varier énormément. Nous allons énumérer certains facteurs qui ont une influence :

Type de construction

  • la façon dont la maison a été construite, son état et son type jouent un rôle important; 
  • le nombre et la grandeur des points de pénétration, dont on a parlé plus haut;
  • le contact avec le sol;
  • le renouvellement de l’air intérieur par de l’air extérieur;

Caractéristiques du sol

  • la teneur du sol en uranium influe sur la concentration du radon;
  • dans certains types de sol, le radon circule plus facilement;

Mode d’occupation

  • La présence de ventilateurs d’extraction ou de foyers, de fenêtres et de tout ce qui contribue au renouvellement de l’air joue un rôle important
  • État des fondations
  • Les fissures dans les fondations sont des points de pénétration du radon dans la maison.

Mais il ne faut pas oublier que les facteurs qui contribuent à l’accumulation du radon sont si nombreux et complexes, qu’il est très difficile de prévoir la concentration du gaz dans une maison.

Mesure de la concentration de radon

Pour évaluer l’ampleur du problème, il est crucial de mesurer avec précision la concentration de radon.

La concentration de radon dans un bâtiment se définit par le rapport entre le taux de renouvellement de l’air et le taux de pénétration. Le radon est mesuré en becquerels par mètre cube (Bq/m³). Le gouvernement fédéral a établi une norme de 200 Bq/m³ au-delà de laquelle la concentration de radon est considérée dangereuse. Cependant, il est toujours préférable que la concentration soit aussi basse que possible, même si elle ne dépasse pas cette norme.

Une condition essentielle pour une mesure précise de la concentration de radon et que le test devrait idéalement s’étaler sur une période d’un an. Une période de trois mois en saison de chauffage est considérée acceptable, et Santé Canada ne recommande pas une période inférieure à un mois. La raison est que le taux de concentration de ce gaz varie considérablement au fil des saisons et même au cours d’une seule journée.

Pour mesurer le radon dans une maison, on peut effectuer le test soi-même ou faire appel à une entreprise spécialisée. La première option est la moins dispendieuse et la plus simple. On peut se procurer une trousse de mesure (dosimètre) dans les quincailleries. L’Association pulmonaire Québec offre des dosimètres certifiés et approuvés par Santé Canada, à un coût abordable et incluant l'analyse des résultats. Il est très important d’utiliser le test de dépistage d’un appareil reconnu, dont l’analyse des résultats est effectuée par un laboratoire certifié. Il faut suivre scrupuleusement les instructions du fabricant pour obtenir des résultats fiables. En général, on pose le dosimètre au point habitable le plus bas de la maison et occupé pendant une grande partie de la journée. Le plus souvent, c’est le sous-sol. On le laisse en place pendant une période suffisante et l’appareil effectue l’échantillonnage automatiquement. Une fois cette période écoulée, on retourne la trousse par la poste et finalement, les résultats sont ensuite envoyés par courrier. 

Si l'on préfère ne pas réaliser soi-même la mesure, on peut toujours recourir aux services d’une entreprise. À l’aide d’appareils spécialisés, des experts peuvent effectuer des lectures rapides des concentrations de radon dans la maison ou ils peuvent installer de façon temporaire un dosimètre. Il faut toujours s’assurer que l’entreprise détient la certification canadienne PNCR-C, et que les analyses sont effectuées dans leurs propres laboratoires.

On constate donc qu’il existe des options facilement accessibles et simples à réaliser pour mesurer les niveaux de radon. La situation devient plus complexe lorsque les résultats des tests révèlent un taux de concentration élevé.

La situation au Québec

Une étude sur le radon menée en 2012 par Santé Canada indique que le taux de radon dépasse la norme canadienne dans 10,1 % des résidences québécoises. Presque 7 % des foyers de la grande région de Montréal et plus de 12 % des foyers de la région de Laval excèdent cette norme. Néanmoins, la concentration moyenne de radon dans les habitations au Québec n’est pas considérée très élevée. La concentration moyenne dans les sous-sols se situe à environ 35 Bq/m³, bien au-dessous de la norme. Cependant, dans certains cas, elle peut atteindre plus de 1000 Bq/m³.

Quand est-il urgent d'agir?

Comme nous l’avons mentionné plus haut, les concentrations de radon supérieures à la norme canadienne de 200 Bq/m³ sont considérées nocives et exigent que l'on prenne des mesures correctives. Cependant, au-delà de cette limite, il existe des niveaux d’urgence. Si la concentration de radon se situe entre 200 et 600 Bq/m³, il est recommandé de corriger la situation au cours des deux années suivantes. Si le niveau est supérieur à 600 Bq/m³, il est essentiel d’entreprendre des travaux correctifs en moins d’un an.

Les actions correctives

Quand on a un problème de radon, il est préférable de combiner des mesures correctives différentes. Si l’on veut commencer par des mesures légères, on peut effectuer les actions suivantes :

  • colmater les fissures de la fondation et du plancher;
  • sceller les joints entre les plancher et les murs;
  • sceller le pourtour des tuyaux dans la dalle;
  • en l’absence d’une dalle de béton, recouvrir le sol du vide sanitaire d’une membrane de plastique dont on va sceller hermétiquement les rebords et les joints;
  • s’assurer que les puisards sont couverts et ventilés vers l’extérieur;
  • améliorer le système de ventilation, surtout au sous-sol;

Si malgré l'appliquation de ces mesures, la concentration est reste toujours élevée, il  est nécessaire de faire appel aux services d’une entreprise spécialisée. La méthode d’élimination la plus efficace et la plus courante (utilisée pour les niveaux de radon les plus élevés) est la dépressurisation active, qui consiste à extraire le radon piégé sous la dalle de plancher. Il s’agit de creuser un puisard sous les fondations et de le relier à un conduit équipé d’un ventilateur qui extrait l’air chargé de radon et le libère à l’extérieur, généralemetn au niveau du toit. Cette méthode est encore plus efficace lorsqu'on retire le radon avant qu’il ne pénètre dans la maison, créant ainsi une zone de dépression qui empêche le gaz de remonter vers les chambres.

Pour mettre en perspectives les différentes méthodes, Santé Canada estime qu'utiliser les services d'un expert certifié réduit le radon jusqu'à 90%. L'augmentation de la ventilation l'atténue de 25 à 50% et colmater les fissures le réduit de 13%.

Après les travaux de correction, il est conseillé que l’entreprise responsable effectue une mesure à court terme une fois le système en marche. Le test doit commencer au moins 24 heures après avoir commencé la ventilation pour permettre au nouveau système d’atténuer le radon. Le test peut durer entre 2 et 7 jours. Cela permet de vérifier l'efficacité du système. 

Le choix d'entrepreneur

Il existe un programme de certification reconnu par Santé Canada : le programme national de compétence sur le radon au Canada. Il couvre les professionnels de radon et les laboratoires d'analyse. Cette certification s’adresse aux entrepreneurs qui offrent le service de mesure du radon ou de réalisation de travaux d'atténuation. On peut aussi s'informer si l'entrepreneur ou ses employés ont suivi une formation particulière sur le radon.

Quand vous faites construire une maison

Lors de la construction d'une maison, il est impossible de prévoir le niveau de radon qui sera présent. Il est préférable de prendre des mesures de prévention lors de la construction plutôt que d'effectuer des travaux correctifs par la suite. L’acheteur doit s'assurer de faire inclure dans les plans et les devis de la nouvelle maison les mesures préventives contre la pénétration de radon prévues par le Code national du bâtiment le plus récent. Les habitations qui respectent les nouvelles normes courent un moindre risque de permettre l'infiltration de radon et rendent plus facile son élimination, le cas échéant.

Sources

  1. Association pulmonaire du Québec. « Comment remédier à une concentration élevée de radon? ». Association pulmonaire du Québec.  (page consultée le 18 janvier 2017).
  2. Association pulmonaire du Québec. « Mesures correctives ». Association pulmonaire du Québec. (page consultée le 18 janvier 2017).
  3. CAA Québec. « Qu’est-ce que le radon? ». CAA Québec. https://www.caaquebec.com/fr/a-la-maison/conseils/outils-et-references/du-radon-dans-la-maison/quest-ce-que-le-radon (page consultée le 18 janvier 2016).
  4. Canada. Gouvernement. « Comment puis-je régler mon problème de radon? ». Santé Canada. http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/radiation/radon/remediation-attenuation-fra.php (page consultée le 18 janvier 2017).
  5. Canada. Gouvernement. « Quels sont les effets du radon sur la santé?? ». Santé Canada. http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/radiation/radon/effects-effets-fra.php (page consultée le 18 janvier 2017).
  6. Canada. Gouvernement. « Comment puis-je mesurer la concentration de radon? ». Santé Canada. http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/radiation/radon/testing-analyse-fra.php (page consultée le 18 janvier 2016).
  7. Canada. Gouvernement. « Occupe-toi du radon ». Santé Canada. http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/pubs/radiation/take-action-on-radon-occu... (page consultée le 18 janvier 2016).
  8. Dupuis, André. 2012. « Radon : un guide pour les entrepreneurs ». IMB vol. 27, No 8.
  9. Écohabitation. «  Mettre en place des mesures préventives ou d'atténuation ». Écohabitation. http://www.ecohabitation.com/guide/fiches/4-mettre-place-mesures-preventives-attenuation (page consultée le 18 janvier 2016).
  10. Écohabitation. «  Mesurer la teneur en radon dans sa maison ». Écohabitation. http://www.ecohabitation.com/guide/fiches/3-mesurer-teneur-radon-maison (page consultée le 18 janvier 2016).
  11. GeoBio. 2015. « Radon ». GéoBio. http://www.geobio.ca/radon.php (page consultée le 18 janvier 2017).
  12. Proprio. 2012. « Radon : le nouvel ami de vos immeuble! ». Proprio numéro 13, juin.
  13. Québec. 2016. Gouvernement. « Radon domiciliaire ». Portail santé - mieux-être. http://sante.gouv.qc.ca/conseils-et-prevention/radon-domiciliaire/ (page consultée le 18 janvier 2016).
  14. Therrien, Yves. 2011. « Radon: pas de panique... ». Le Soleil, publié le 30 juillet. http://www.lapresse.ca/le-soleil/maison/habitation/201107/29/01-4422109-radon-pas-de-panique.php (page consultée le 18 janvier 2016).

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