Travail au noir: des entrepreneurs réticents à la facturation obligatoire

Samedi, 20 août, 2022
Francis Halin, Journal de Montréal

Extrait(s) :

Des entrepreneurs en rénovation disent vouloir s’attaquer au travail au noir, mais ils sont réticents à l’idée de voir Revenu Québec imposer son nouveau système de facturation dans leur industrie de 41 milliards $.

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Pour y arriver, Revenu Québec consultera des entrepreneurs le mois prochain pour entendre leurs préoccupations concernant « la facturation obligatoire ».

Mais après deux comités consultatifs auprès des représentants de l’industrie, le moins que l’on puisse dire, c’est que le secteur n’est pas chaud à l’idée.

« Le travail non déclaré fait mal à l’industrie et il faut trouver des solutions pour l’endiguer, mais on ne voit pas en quoi un module d’enregistrement des ventes (MEV) va aider », déplore David Dinelle, directeur des communications à l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ).

« Ce n’est pas la meilleure façon de lutter contre le travail au noir présentement », martèle-t-il.

D’après lui, ce nouveau système n’arrangerait en rien les facturations et ne ferait qu’ajouter une couche de lourdeur bureaucratique pour les entrepreneurs honnêtes.

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« Il y a un système qui chapeaute déjà la construction : la Régie du bâtiment (RBQ) », a fait remarquer Colin Beauséjour, propriétaire de l’entreprise du même nom.

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D’après lui, ce nouveau système de facturation risque de pénaliser des entrepreneurs à leur affaire comme lui. « Combien ça va nous coûter encore de plus ? », s’est-il demandé à voix haute.

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Pour le jeune entrepreneur, les coûts du MEV, qui s’ajouteront à ceux des immatriculations, des assurances, de la main-d’œuvre et des matériaux, vont être refilés aux clients.