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Amiante/Vermiculite/Zonolite

Vermiculite

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La vermiculite (souvent connue sous la marque Zonolite) et l’amiante qu’elle contient fait peur aux propriétaires depuis quelques décennies. Malgré tout, dans certaines conditions, sa présence comporte peu de risques. D’un autre côté, la méconnaissance de ses caractéristiques peut mettre à risque les occupants d’une maison. Cet article présente les caractéristiques générales de l’amiante et de la vermiculite, l’historique du problème, l’impact de l’amiante sur la santé, les mesures à prendre pour limiter les risques et comment effectuer les rénovations de façon sécuritaire.

Un recours collectif a été entrepris contre le fabricant américain et le gouvernement canadien. Toute l'information sur ce sujet est contenue dans notre section sur les recours collectifs.

L’historique du problème de la Zonolite

Le Zonolite est un isolant de vermiculite commercialisée par la compagnie américaine W. R. Grace qui, entre 1963 et 1990, exploitait une mine à Libby au Montana, aux États‑Unis. Ce produit était très populaire en Amérique du Nord, parce qu’il était vendu partout et les consommateurs pouvaient l’installer eux-mêmes, sans outillage spécial. Il était installé surtout dans les greniers, mais aussi dans les murs et le plancher. Entre 1975 et 1983, le gouvernement fédéral a même donné des subventions pour financer l’achat et l’installation de ce produit. Cela a pris fin au milieu des années 1980, quand il s’est avéré que cette mine était contaminée par une substance minérale appelée « Trémolite », qui est une forme d’amiante particulièrement dangereuse.

Le gouvernement fédéral ne connaît pas le nombre exact des résidences touchées (et ne possède pas de base de données de ces maisons), mais il estime que l’isolant de vermiculite Zonolite était installé dans 242 000 maisons.

La vermiculite ne contient pas toujours des fibres d’amiante. Cependant, si le grenier d’une maison est isolé avec la marque Zonolite, la probabilité qu’elle contienne de l’amiante est assez élevée. Il importe de souligner que la vermiculite ne présente pas de danger si on n’y touche pas (nous y reviendrons).

Le Canada a arrêté de produire de l'amiante en 2011, quand la mine Jeffrey, à Asbestos, a cessé ses activités. Cependant, le pays continuait d'importer des produits qui en contenaient, notamment des plaquettes de frein et des matériaux de construction. Le gouvernement fédéral a annoncé son intention d’interdire complètement l’amiante et l’importation de produits qui en contiennent dès 2018.

2018: le Canada bannit tout l'amiante

Le Canada va de l’avant tel que promis : l’amiante sera complètement bannie en 2018.

Dès les premiers jours de janvier, le texte du règlement a été publié dans la Gazette officielle du Canada. On peut prendre connaissance du Règlement à l’adresse https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/reglements/DORS-2018-196/page-1.html.

L’amiante a déjà connu des restrictions dans le passé et plusieurs usages ont été bannis. On trouve cependant encore certains produits déjà installés qui en contiennent, comme des tuyaux, des isolants, des plaquettes de freins, etc.

Cette fois-ci, les interdictions seront totales et définitives. En 2018, il devient interdit de vendre, d’importer, d’exporter, d’utiliser et de fabriquer des produits contenant de l’amiante.

En vertu du règlement, même les produits déjà manufacturés et non encore installés, ne pourront pas être vendus. Ils devront être détruits.

Une seule exception persistera. L’industrie du chlore-alcali aura jusqu’à 2030 pour trouver une alternative aux filtres qui entrent dans le procédé de fabrication du chlore et de la soude caustique.

En construction, l’amiante était principalement utilisé pour l’isolation thermique, l’insonorisation et l’ignifugation des maisons. Même si de nombreuses utilisations ont été abandonnées, l’amiante peut encore être trouvé dans un éventail de produits plus anciens:

·         ciment et plâtre;

·         tuyaux et panneaux en ciment;

·         les fournaises et les systèmes de chauffage;

·         les isolants;

·         les carreaux de plancher et de plafond;

·         les parements extérieurs;

·         les textiles.

Le gouvernement avait songé à exiger de tout retirer l'amiante présent dans les immeubles et les résidences. Après des dizaines d’années d’utilisation, on considère cependant que le risque pour la santé est minime si les matériaux contenant de l’amiante sont circonscrits et laissés en place sans qu'on y touche. Il serait extrêmement coûteux de retirer tout l'amiante des maisons et il pourrait en réalité être plus dommageable pour la santé de le faire. Ottawa a donc écarté cette possibilité dans son règlement.

Rappelons que l’organisation mondiale de la santé a reconnu en 1987 que l’amiante est un produit cancérigène. Au Canada, l’extraction de l’amiante a cessé en 2011.

Impact sur la santé

Le danger pour la santé repose dans son inhalation. La vermiculite qui contient des fibres d’amiante peuvent se retrouver dans l’atmosphère. Si l’on respire des fibres d’amiante, on court le risque d’attraper les maladies suivantes :

·         l’amiantose, qui est une formation dans les poumons de tissus cicatriciels, qui gênent la respiration; c'est aussi une infection chronique qui apparaît lentement, habituellement après plusieurs années d'exposition;

·         le cancer du poumon : ce type de cancer peut prendre de nombreuses années à se développer, mais des atteintes pulmonaires peuvent se produire presque aussitôt qu'une personne est exposée à l'amiante; il est à noter que le tabagisme combiné à l'inhalation d'amiante en augmente fortement le risque;

·         le mésothéliome : cette tumeur peut se développer au niveau du poumon (mésothéliome pleural) ou de l'abdomen (mésothéliome péritonéal).

Au Canada, on estime que 1900 cas de cancer du poumon et 430 cas de mésothéliome ont été causés par l’amiante en 2011. L’exposition passée entre les années 1970 et 1990 a joué un rôle prépondérant dans ces cas. L’utilisation de l’amiante a connu une baisse constante au cours des 30 dernières années, laquelle se traduit déjà et continuera de se traduire par une diminution du nombre de cas de maladies liées à l’amiante au Canada. 

Comment peut-on limiter les risques?

La meilleure façon de vous protéger de ce produit est de ne pas le manipuler : ni l’enlever, ni le déplacer. Voilà quelques autres conseils pratiques :

·         faire appel à un expert pour exécuter des travaux de rénovation;

·         ne rien entreposer au grenier;

·         ne pas entrer dans le grenier (s’il faut y aller, utiliser un masque respiratoire);

·         sceller les fissures et les trous des plafonds des pièces situées au-dessous de l’isolant;

·         calfeutrer le tour des dispositifs d'éclairage et l'accès au grenier pour éviter la perte d'isolan

Pour savoir si la vermiculité utilisée dans votre maison contient de l'amiante nuisible pour la santé, vous devez faire appel à un laboratoire indépendant. À partir d'un échantillon que vous prélevez vous-même, l'analyse déterminera le niveau de contamination à l'amiante. Vous apprendrez alors si la vermiculite est celle qui contient de l'amiante ou non.
D'autres analyses peuvent aussi analyser si des particules sont présents dans l'air ambiant des aires habitables de votre maison. Ce genre d'expertise peut cependant coûter très cher.
Notez bien: l'ACQC fournit ces noms à titre d'information seulement, sans les approuver ni les recommander, et sans aucune garantie de la qualité des servicesque ces entreprises indépendantes peuvent rendre.

Méfiez-vous surtout des entreprises qui proposent des expertises et offrent de réaliser l'enlèvement elles-mêmes. Les expertises peuvent se révéler frauduleuses et vous amener à achter des travaux coûteux et qui seraient peut-être totalement inutiles.

Le Groupe Gesfor, Poirier, Pinchin Inc.
Micral Konios Laboratoire Inc. & Mukês Laboratoire inc.

Est-ce que la présence de Zonolite est un vice caché ?

Les tribunaux québécois ont décidé que l’amiante ne constitue pas un vice caché. C’est donc le devoir de l’acheteur de bien informer l’inspecteur en bâtiment qu’il veut son avis sur ce sujet. Pour arriver à cette décision, les juges se sont référés à l’avis de Santé Canada que la présence de l’isolant Zonolite ne cause aucun risque si on n’y touche pas. La notion de vice caché sert donc à garantir que l’habitation peut servir à son usage existant, mais non que sa transformation peut se faire sans risque.

Rénovations et exposition à l’amiante

Avec la vague de rénovations dans les quartiers des grandes villes, le problème d’exposition à l’amiante est devenu plus grave. Avant l’arrivée du placoplâtre, apparu à la fin des années 1960, la plupart des murs en plâtre contenaient des fibres d’amiante comme un agent liant afin de procurer plus de résistance au produit. L'amiante peut se retrouver dans le plâtre et dans la couche cimentaire située derrière, devant les lattes de bois qui soutiennent le mur. Le résultat est que les travaux de rénovation dans les vieilles maisons vont dégager dans l’air ambiant des fibres d’amiante.

La situation se complique par le fait que dans la rénovation résidentielle, les normes de sécurité sont peu respectées et la surveillance n’est pas à niveau. Le problème est que la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) n’est pas avisée de l’existence d’un grand nombre de chantiers de rénovation. Avant de s’engager dans un chantier, chaque entrepreneur doit faire une déclaration de chantier. Selon la pratique prescrite, cet avis indique s’il y a de l’amiante et les mesures de sécurité prévues ; ensuite, l’inspecteur de la CNESST de la région le reçoit et évalue si les mesures sont suffisantes. Comme la procédure prévue est rarement effectuée, beaucoup de personnes sont exposées à cette substance toxique. D’autant plus que beaucoup de propriétaires procèdent par eux-mêmes à l’enlèvement du plâtre sans avoir recours à des entrepreneurs.

Mais si l’on respecte les normes, quelles seront les mesures de sécurité lors d’une rénovation, en cas de contamination à l’amiante ?

Les mesures de sécurité lors des rénovations

En général, il est préférable et conseillé de faire appel à une entreprise spécialisée pour l’enlèvement de la vermiculite. Ces entreprises sont équipées d’un aspirateur géant qui dirigera l'isolant de vermiculite dans un sac étanche, situé dans une remorque à l'extérieur, où l'air ressort filtré.

Quand il y a beaucoup d’amiante, et selon la forme qu’elle prend, les ouvriers qui exécutent les travaux doivent porter des combinaisons jetables, ainsi que des masques qui couvrent tout le visage. Chaque fois qu'ils quittent un chantier, ils doivent passer par une série de compartiments où ils se déshabillent et prennent leur douche. Bien évidemment, les mesures dépendent du niveau de contamination et ce sont les inspecteurs de la CNESST qui doivent déterminer les étapes à suivre.

Dans le cas d’un dégarnissage des murs de plâtre, si l’on ne prend pas toutes les précautions nécessaires, il vaut mieux de ne pas s’engager dans une rénovation résidentielle. La tentation est forte de procéder aux travaux soi-même. Il faut reconnaître que les risques sont élevés. Si un propriétaire ne désire pas utiliser les services d’une entreprise spécialisée, le port de vêtements appropriés et de masque respiratoire est une obligation à respecter pour la santé.

Sources et références

  1. Centre canadien d’hygiène et de sécurité e travail (SCHST). « Isolants de vermiculite contenant de l'amiante ». SCHST. http://www.cchst.ca/oshanswers/diseases/vermiculite.html (page consultée le 20 février 201).
  2. Côté, Charles. 2012. « Vermiculite contaminée: trop tard pour poursuivre ». La Presse, publié le 24 mai 2012. http://www.lapresse.ca/dossiers/la-controverse-de-lamiante/201205/24/01-4528086-vermiculite-contaminee-trop-tard-pour-poursuivre.php (page consultée le 20 mars 2017).
  3. Côté, Charles. 2012. « L'amiante ne constitue pas un vice caché ». La Presse, publié le 24 mai 2012. http://www.lapresse.ca/dossiers/la-controverse-de-lamiante/201205/24/01-... (page consultée le 20 mars 2017).
  4. Côté, Charles. 2012. « L'amiante ne constitue pas un vice caché ». La Presse, publié le 24 mai 2012. http://www.lapresse.ca/dossiers/la-controverse-de-lamiante/201205/24/01-... (page consultée le 20 mars 2017).
  5. Côté, Charles. 2012. «Amiante dans les maisons: des rénovations toxiques ». La Presse, publié le 24 mai 2012. http://www.lapresse.ca/dossiers/la-controverse-de-lamiante/201205/23/01-... (page consultée le 20 mars 2017).
  6. Côté, Charles. 2012. « Amiante: la décontamination est problématique, selon la CSST ». La Presse, publié le 24 mai 2012. http://www.lapresse.ca/dossiers/la-controverse-de-lamiante/201205/24/01-4528089-amiante-la-decontamination-est-problematique-selon-la-csst.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4528069_article_POS2  (page consultée le 20 mars 2017).
  7.  Olivier, Fanny. 2016. « Ottawa interdit l'amiante au Canada d'ici 2018 ». La Presse canadienne, publié le 15 décembre 2017. http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-canadienne/201612/... (page consultée le 20 février 2017).
  8. Parlement. Canada. 2012. « Compte rendu officiel (Hansard) ». Parlement du Canada, débats de la Chambre des communes, vol. 146, No 136, 1ère session, 41e législature. http://www.parl.gc.ca/HousePublications/Publication.aspx?DocId=5660580&Language=F (page consultée le 20 mars 2017).
  9. S-AIR. 2016. « Vermiculite – Zonolite : est-ce que le mot « VERMICULITE » vous dit quelque chose ? ». S-AIR. http://www.sair.ca/amiante/vermiculite-zonolite (page consultée le 20 mars 2017).
    10. Résumé de l’étude d’impact de la réglementation publié dans la Gazette du Canada à l’adresse http://gazette.gc.ca/rp-pr/p1/2018/2018-01-06/html/reg3-fra.html(link is external)

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