Il y a plusieurs éléments troublants dans ce reportage, mais deux en particulier méritent selon moi d’être soulignés:
D’abord, suite à une réclamation à GCR (administrateur du Plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs), l’entrepreneur va tenter de plusieurs manières d’éviter de se conformer à la décision rendue. Si c’est parfaitement son droit de contester une décision, c’est par le processus d’arbitrage prévu au règlement que cela doit se faire, pas autrement. Il est absolument révoltant d’entendre le président de Maisons Bonneville affirmer qu’ils ont décidé «d’acheter la paix» en se conformant finalement à une décision de la GCR, un an et demi plus tard, après le passage de l’équipe de La Facture. Respecter les décisions de la GCR, ce n’est pas «acheter la paix». C’est une responsabilité élémentaire de tout entrepreneur accrédité qui se respecte. Un tel mépris pour le processus d’indemnisation du Plan de garantie me semble proprement scandaleux.
Mais, plus préoccupante encore, est la participation de GCR à des négociations entre Bonneville et le bénéficiaire, où Bonneville tentait de se soustraire à une partie de la décision. GCR doit être un rempart neutre entre acheteurs-bénéficiaires et entrepreneurs, se méritant la confiance de tous. Même en supposant les meilleures intentions du monde dans un contexte où l’entrepreneur qui devait reprendre les travaux leur a fait faux bond et où ils semblaient chercher un moyen que les travaux finissent finalement par se faire, l’idée même de voir GCR demander à un acheteur-bénéficiaire s’il est prêt à renoncer à ses droits pour dénouer la prise en charge des travaux est extrêmement préoccupante. Le rôle de GCR est de faire appliquer ses décisions, pas de permettre aux entrepreneurs de les marchander.
Si vous nous lisez depuis un certain temps, vous savez que l’ACQC a milité en 2014 pour la création de GCR (un OBNL neutre, par opposition aux plans de garantie du privé) et que nous sommes généralement très favorables à son égard, son impact positif sur l’industrie nous semblant manifeste. Lorsqu’on écoute son p.-d.g., son discours est invariablement orienté vers la prévention et GCR en a fait beaucoup à ce chapitre en bientôt 10 ans. Des reportages comme celui-ci nous montrent cependant que du travail reste à faire en ce qui concerne l’application de ses décisions. Un récit dont on espère qu’ils auront suffisamment appris pour qu’on ne le revoie plus.