François Dallaire (Radio-Canada) avait d’abord mis au jour ce cas en avril dernier, mais il vient de récidiver en lui consacrant un reportage de La Facture. En quelques mots, une erreur de conception ou de réalisation (ce sera au juge de trancher) fait en sorte que les 27 bâtiments d’à peine 15 ans nécessitent des travaux tels qu’il sera vraisemblablement moins coûteux de les démolir.
Source: Radio-Canada - François Dallaire
François Dallaire (Radio-Canada) avait d’abord mis au jour ce cas en avril dernier, mais il vient de récidiver en lui consacrant un reportage de La Facture. En quelques mots, une erreur de conception ou de réalisation (ce sera au juge de trancher) fait en sorte que les 27 bâtiments d’à peine 15 ans nécessitent des travaux tels qu’il sera vraisemblablement moins coûteux de les démolir. Ce sont les économies d’une vie qui s’envolent pour de nombreux copropriétaires parmi lesquels on peut vraisemblablement anticiper plusieurs faillites personnelles (ou minimalement, des reprises de finance par le prêteur hypothécaire).
Un cas révoltant, oui à cause de la mauvaise qualité de la construction, mais surtout de l’impasse dans laquelle se trouvent aujourd’hui les copropriétaires des 162 logements. Une impasse qu’on peut aborder de multiples manières.
Est-ce la formation des entrepreneurs en construction (encore facultative) qui est déficiente ?
Ou la vérification de leur qualification par la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) par ses fameux examens ?
Ou encore est-ce l’absence de surveillance des chantiers dont on entend de plus en plus parler ?
Ce sont évidemment toutes de bonnes réponses; des réponses qui misent sur la prévention.
Mais un absent demeure dans la discussion sur ce fiasco: Le plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs.
Encore aujourd’hui, le Plan ne couvre les vices de conception, de construction ou de réalisation que pour cinq ans. Ainsi, même si on peut croire que le programme d’inspection actuel de Garantie de construction résidentielle (GCR) aurait découvert un tel vice sur au moins une des 27 copropriétés (et on ose espérer qu’ils auraient donc exigé des correctifs sur l’ensemble des bâtiments), il n’en demeure pas moins qu’advenant qu’un tel vice ne soit pas détecté et n’apparaisse que plus de 5 ans après la fin des travaux, le plan de garantie ne protège absolument pas les consommateurs. Sachant que bien des entrepreneurs changent régulièrement de numéro d’entreprise et donc, qu’il est pratiquement impossible de les poursuivre lorsqu’on découvre des vices moindrement longtemps après la construction, il s’agit d’une faille majeure.
Avec une pénurie de logements combinée à une pénurie de main-d’œuvre, le contexte est idéal pour l’industrie pour réclamer des assouplissements aux règles en place afin d’accélérer les mises en chantier. Au contraire, il me semble primordial de réitérer que c’est lorsqu’on est pressé qu’il faut le plus éviter de se tromper. Nous n’avons ni le temps, ni les ressources pour effectuer les mêmes travaux deux fois; encore moins démolir puis reconstruire 27 bâtiments presque neufs. Il faut, autant que possible, bien faire du premier coup, et cela représente un changement de culture majeur dans cette industrie.
Encore récemment, je demandais en boutade au congrès de l’APCHQ pourquoi est-ce qu’on n’était pas capable de garantir une maison 25 ans au Québec. J’y allais peut-être fort en disant 25 ans, mais il n’en demeure pas moins que le jour où quelqu’un aura à garantir que l’habitation sera exempte de vice majeur pour suffisamment longtemps, on prendra les moyens nécessaires pour construire adéquatement. Ça fait maintenant 4 ans qu’on attend la révision du Plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs par la RBQ. On espère qu’ils en tiendront compte, parce que s’il est une chose dont je suis sûr, c’est qu’aussi révoltant que soit le cas de Boisbriand, ce ne sera pas le dernier. Et qu’à chaque fois, à tort ou à raison, c’est encore l’encadrement de la RBQ qui sera pointée du doigt.