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Courtage immobilier: Bon coup de l’OACIQ et enquête de Protégez-vous

Certains se rappelleront que j’ai un peu lancé la pierre à l’OACIQ en mars dernier. Je vais donc leur rendre justice aujourd’hui en soulignant leur dernier bon coup : l’élargissement de l’interdiction de double représentation des courtiers immobiliers à l’ensemble des courtiers d’une même équipe: Une très bonne décision ! 

En effet, fin octobre, l’OACIQ annonçait que non seulement un courtier immobilier ne pouvait plus représenter à la fois l’acheteur et le vendeur dans une même transaction (sauf exception), mais que cette interdiction allait être étendue aux membres d’une même équipe de courtiers (encore une fois, sauf exception). On veut ainsi combler une brèche que certains avaient trouvée pour contourner l’interdiction. Un courtier immobilier se doit d’être loyal à son client et libre de tout conflit d’intérêt le concernant, ce qui est bien impossible s’il représente (personnellement, ou indirectement via son équipe) à la fois l’acheteur et le vendeur. 

Il s’agit donc là d’un ajustement bien avisé de l’OACIQ que nous saluons et qui a, malheureusement, obtenu beaucoup trop peu de visibilité

Un meilleur encadrement de la profession est d’autant plus pertinent qu’une récente enquête de Protégez-Vous soulevait quand même plusieurs bémols quant à l’appréciation qu’ont les consommateurs de leur courtier immobilier et de ses pratiques parfois discutables. Une citation de cette enquête m’a d’ailleurs sidérée tant elle témoigne avec éloquence d’un parti pris de l’industrie du courtage en faveur des vendeurs et de prix aussi élevés que possible (rappelons qu’ils sont presque toujours payés à la commission). Lorsqu’il était question de la pertinence de rendre les offres d’achat publiques / transparentes, le représentant de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec y répond que non : 

“car les offres seraient moins nombreuses et les vendeurs n’obtiendraient pas le meilleur prix.« Si l’offre la plus élevée est de 525 000 $, on n’offrira pas 550 000 $, mais plutôt 526 000 $. Le vendeur va donc en faire les frais ».” 

On tente vraiment de défendre que le choix de société qu’on devrait faire, c’est de forcer l’acheteur le plus offrant à payer 24 000 $ de plus au vendeur (et à la commission du courtier) sans aucune valeur ajoutée, juste parce qu’il ignore la volonté de payer du 2e plus offrant. Disons qu’on est loin de la recherche du juste prix et de l’efficience des marchés. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne faut clairement pas compter sur une industrie qui donne de telles réponses pour contribuer à régler la crise de l’accès à la propriété. 

D’où toute l’importance d’un organisme d’encadrement indépendant qui fait ses devoirs.

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