L’achat d’une propriété sans garantie légale de qualité n’est pas nécessairement accompagné de drapeaux rouges... mais il est important d’agir en connaissance de cause.
Source: Félix Desjardins - Journal de Montréal - 18 janvier 2025
Au plus fort de la pandémie, plusieurs acheteurs ont sorti le chéquier impulsivement et l’ont plus tard regretté, constate Audrey de Montigny, courtière immobilière pour RE/MAX.
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Garantie légale ou non, il est primordial de faire inspecter sa future maison. Après tout, souligne Mme de Montigny, «le code de construction en date d'aujourd'hui n’est pas le même qu’en 1904».
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Selon les dernières données disponibles, publiées par la firme JLR, la proportion de ventes de maison unifamiliale sans garantie légale est passée de 17 % à 32 % entre 2014 et 2021. En 2021, 59% des maisons centenaires ont été vendues sans garantie légale. Pour les demeures construites après 1980, ce pourcentage n'atteignait que 12%.
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Patricia Demers a fait l’acquisition d’une deuxième propriété quelques mois avant le début de la pandémie, dans le quartier Duberger-Les Saules, quartier en bordure de Québec qui a récemment connu un boom immobilier.
L’inspecteur en bâtiment avec lequel elle a fait affaire a été incapable de repérer un important problème structurel et la transaction, qui n’était pas assortie d’une garantie légale de qualité puisqu’il s’agissait d’une vente de succession, a bien failli tourner au cauchemar.
Construite en 1961, la maison avait besoin d’être remise au goût du jour et avec les rénovations sont venues les mauvaises surprises.
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Malgré tout, l’investissement de Mme Demers s’est avéré fructueux en raison de l’évolution du marché.
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L’histoire de Suzie Lantin, quant à elle, témoigne des limites de la garantie légale. Après avoir acquis sa première propriété à l’hiver 2020, à Val-d’Or en Abitibi, tandis qu’elle était enceinte de son premier enfant, elle a découvert un important vice caché: l’entretoit de sa nouvelle maison était complètement moisi.
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Après avoir attendu la fin du long hiver abitibien pour corriger le tir, la nouvelle propriétaire a découvert l’étendue des dégâts.
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Après avoir consulté l’aide juridique à son lieu de travail, Mme Lantin a dû tirer une conclusion accablante. Les frais d’avocat nécessaires pour espérer traduire en justice l’ancienne propriétaire, qui l’avait d’ailleurs bloquée sur les réseaux sociaux, auraient été plus importants que les frais de construction, qui étaient de 12 000$.
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N’ayant pas le luxe d’attendre, avec la naissance de son enfant, elle a donc avalé la pilule. Tout comme Mme Demers, Mme Lantin s’est toutefois bien sortie d'affaire grâce au moment de l’achat: elle est devenue propriétaire de sa maison avant le boom immobilier qui s’est propagé jusqu’en Abitibi.