Ce qu’il faut savoir avant d’acheter un condo

Mercredi, 16 novembre, 2022
Emmanuelle Mozayan-Verschaeve

Extrait(s) :

Généralement moins cher qu’une maison individuelle, un condo peut aussi s’avérer un placement immobilier intéressant. Cela dit, des vérifications s’imposent par rapport à la réglementation, ainsi qu’à la santé financière et structurelle de l’immeuble. Il faut en plus être prêt à vivre et à décider en collectivité.

LA question essentielle

Selon Mikael Lacroix, courtier immobilier résidentiel et commercial pour le Groupe Sutton-Immobilier Estrie, affilié à Barnes International, l’aspect le plus important à prendre en considération avant d’acheter un condo existant est de savoir qu’être propriétaire dans une copropriété implique un partage avec d’autres propriétaires. « Quand on achète un condo, on est chez soi, mais pas chez soi. Si on en est conscient et à l’aise avec ça, on peut y trouver des avantages », remarque le courtier, en nommant les corvées d’entretien extérieures dont on n’a plus à s’occuper puisqu’elles sont prises en charge par une entreprise.

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Bien lire les règlements de l’immeuble

Il est essentiel de prendre connaissance de la déclaration de copropriété dans laquelle on va retrouver les règlements de l’immeuble avant de signer une offre d’achat. Certains pourraient ne pas vous convenir, comme le fait que les chiens ne sont pas acceptés, que la location à court terme est interdite, que les vélos doivent impérativement être rangés dans un local, etc.

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Pensez aussi à demander les états financiers et les procès-verbaux, ce qu’il y a dans le fonds de prévoyance et s’il y a suffisamment d’argent prévu en cas de travaux majeurs à réaliser prochainement. « C’est important, car la copropriété aurait pu voter que chaque copropriétaire sorte 3000 $ de ses poches pour payer les rénovations sans prendre l’argent du fonds de prévoyance », dit Mikael Lacroix.

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« Il y a deux articles importants qui sont une révolution légale en copropriété parce qu’ils ont été adoptés par l’Assemblée nationale et vont permettre aux acheteurs d’obtenir de l’information utile en amont de la transaction », souligne Yves Joli-Cœur, président du Regroupement des gestionnaires et copropriétaires du Québec (RGCQ) et instigateur du site de vulgarisation sur la copropriété condolegal.com.

« L’article 1068,1, qui n’est pas encore en vigueur — il devrait l’être au cours de 2023 —, mentionne ce qui suit : Celui qui vend une fraction de copropriété (partie privative plus la quote-part des parties communes) doit en temps utile remettre au promettant acheteur une attestation du syndicat sur l’état de la copropriété dont la forme et le contenu sont déterminés par règlement du gouvernement. Ce texte signifie que chaque transaction immobilière en copropriété nécessitera au préalable une attestation de conformité. L’acheteur saura notamment si la copropriété est en difficulté, s’il y a des litiges afin que la transaction soit beaucoup plus transparente.

« Le deuxième article de loi 1068,2 est déjà en vigueur : Celui qui promet d’acheter une fraction peut demander au syndicat qu’il lui fournisse les documents ou renseignements concernant l’immeuble et le syndicat qui sont de nature à lui permettre de donner un consentement éclairé. Le syndicat est tenu, sous réserve des dispositions relatives à la protection de la vie privée de les fournir avec diligence au promettant acheteur aux frais de celui-ci. »

Des responsabilités collectives

Les frais d’assurance s’ajoutent aux différentes charges de copropriété et la loi exige désormais d’avoir une assurance responsabilité civile pour une copropriété (1 million pour moins de 13 unités, 2 millions pour plus de 13 unités).

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Inspection partielle ou globale

Avant d’acheter, vous pouvez choisir de faire inspecter uniquement votre partie privative, mais vous pouvez aussi mandater l’inspecteur de vérifier les parties communes intérieures et extérieures. 

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Investir… et s’investir

Vivre dans un condo nécessite une implication et une responsabilité collective et il faut être prêt à participer aux réunions du syndicat de copropriété pour prendre les décisions, voire à en devenir membre actif pour s’occuper du cahier des charges.