Construction en baisse et besoins en hausse: grand chantier en vue pour Maxime Rodrigue

Lundi, 7 novembre, 2022
Marc Rochette, Le Soleil

Extrait(s) :

Alors qu’il faudrait bâtir 100 000 logements au Québec pour répondre à la demande, l’industrie de la construction est plutôt en mode ralentissement et ce, dans un contexte d’inflation et de taux d’intérêt à la hausse.

Voilà dans quel univers Maxime Rodrigue dirige depuis deux mois l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec et ce, après plusieurs années passées à la tête de l’APCHQ régionale. «La SCHL va encore plus loin, disant qu’il va manquer 620 000 logements d’ici 2030 pour rétablir l’abordabilité», souligne-t-il.

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Au Québec, on passera de 67 962 constructions en 2021 à 57 000 cette année et 49 000 en 2023. Dans l’agglomération trifluvienne, on devrait toutefois réussir à faire grimper le nombre de mises en chantier à 1200 pour 2022 contre 1081 l’an dernier. Mais un recul de 21% est déjà anticipé pour l’an prochain, avec un total de 950.

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Non seulement y aura-t-il moins de logements, dit-il, mais «ils ne seront pas moins chers». «Il faut trouver à un moment donné un juste milieu dans tout ça et essayer de voir comment on peut faire pour augmenter la cadence et faire en sorte que ça donne un peu de souffle aux gens qui n’ont pas de logements ou qui peinent à les payer», confie-t-il.

Selon lui, la réglementation entourant l’industrie de la construction constitue « un grand frein » à l’accélération des mises en chantier.

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Celui-ci évoque également une industrie «excessivement réglementée» par rapport à la main-d’œuvre. Et même si huit mesures sont venues alléger depuis deux ans la réglementation pour favoriser l’accès à l’industrie et la rétention de personnel, «il faut quand même poursuivre dans la même veine pour maintenant parler aussi de polyvalence des travailleurs».

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Par ailleurs, celui-ci suggère de bonifier les programmes de rénovation écoénergétiques alors que 56% des bâtiments locatifs ont été construits avant 1980.

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De plus, ce dernier parle d’inéquité intergénérationnelle quand il voit de jeunes familles avoir du mal à devenir propriétaires. «Au Québec, le taux de propriété de 59,9% est le plus bas de toutes les provinces, surtout chez les jeunes entre 25 et 34 ans, à 42,4%. Normalement, au fil des années, ce taux de propriété là a toujours augmenté, mais là, il y a un recul ici au Québec», rapporte-t-il.

D’où la proposition de l’APCHQ d’éliminer les droits de mutation pour les premiers acheteurs. «On a parlé aussi d’un régime d’accession à la propriété intergénérationnel pour que les parents et grands-parents puissent aller prendre l’argent dans leur REER pour aider les enfants à leur mise de fonds», fait savoir M. Rodrigue.