Hausse du taux directeur : inquiétude pour les hypothèques à taux variable

Mercredi, 7 septembre, 2022
Radio-Canada

Extrait(s) :

La nouvelle hausse du taux directeur de la Banque du Canada sème l’inquiétude chez les détenteurs d'une hypothèque à taux variable. Par ailleurs, il demeure difficile d’en mesurer les conséquences sur le marché immobilier d’Ottawa et de Gatineau puisque plusieurs facteurs, tels que la crise du logement, l’inflation et le faible taux d'inoccupation, entrent en compte.

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Rappelons que la Banque du Canada a relevé son taux directeur de 75 points de base mercredi, le faisant donc passer à 3,25 %. On justifie cette décision par le fait que l’inflation demeure élevée pour le moment et que les politiques monétaires doivent être resserrées.

La hausse du taux directeur touche principalement ceux qui détiennent une hypothèque à taux variable, puisque dans la plupart des cas, cela représente une hausse des paiements mensuels, explique M. Lepage. Ainsi, les détenteurs d’une hypothèque à taux fixe ne sont pas touchés par cette hausse, mais pourraient l’être s’ils doivent renégocier leur hypothèque sous peu.

Par contre, Mario Lepage se fait rassurant, il estime que, selon certains économistes, le taux fixe va baisser dans les prochains mois, disons d’ici décembre ou janvier.

Il explique aussi que plusieurs banques acceptent d’offrir un taux fixe à leurs clients qui possèdent un taux variable, et ce, sans frais. Toutefois, ces clients doivent tout de même s’attendre à ce que leur taux soit plus élevé. Le courtier hypothécaire suggère aussi aux nouveaux acheteurs de contracter un prêt hypothécaire avec un taux fixe pour un an, pour ensuite renégocier leur taux.

De même, cela a peu d’impact pour les nouveaux acheteurs qui souhaitent se qualifier pour un prêt hypothécaire, dit-il, car ce taux demeure autour de 5 %. Selon lui, la hausse du taux directeur a déjà fonctionné, car l’inflation s’est calmée.

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On s’attend à un ralentissement et on a déjà commencé à observer un ralentissement sur le marché, dit pour sa part Patrick Perrier, économiste en chef adjoint de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

À son avis, l’augmentation des coûts pour les nouveaux acheteurs, de même que l’augmentation des taux d’intérêt sur les hypothèques, aura inévitablement un impact sur le marché immobilier, mais dans d’autres secteurs aussi.

Il va y avoir un impact économique indirect, peut-être des conditions d’emploi qui vont se détériorer, des conditions de revenu qui vont se détériorer et tout ça va faire en sorte de ralentir davantage la demande sur le marché de l’habitation, explique-t-il.