La construction ralentit et ça augure mal

Mardi, 15 novembre, 2022
Michel Girard, Journal de Québec

Extrait(s) :

Quand la construction ralentit, comme c’est présentement le cas dans le marché du logement neuf et de la rénovation résidentielle, ça augure plutôt mal, économiquement parlant.

Pourquoi ? Parce que le moindre ralentissement aura un impact négatif sur le nombre d’heures travaillées et le nombre de salariés.  

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En 2021, les salariés de l’industrie de la construction gagnaient un salaire horaire moyen de 44,15 $, soit environ 15 $ de plus l’heure que la rémunération moyenne au Québec. On parle ici d’un écart de 50 %.  

Les 287 000 travailleurs de la construction se sont partagé l’an dernier quelque 8,7 milliards $ en salaires. 

Après deux florissantes années (2020 et 2021), le marché de l’habitation au Québec tire sérieusement de la patte depuis mai dernier. Et ça va empirer en 2023 !  

À cause de quoi ? Des coûts de financement qui ne cessent de grimper en raison de la forte, très forte remontée des taux d’intérêt à la suite du relèvement du taux directeur de la Banque du Canada dans le but de contrer les pressions inflationnistes. Lequel taux directeur est passé de 0,25 % en début d’année à 3,75 %. Et ce n’est pas fini, ledit taux directeur devrait dépasser les 4 % sous peu.  

Les taux hypothécaires ont subi une flambée. Alors qu’on pouvait se négocier il y a à peine un an une hypothèque d’un terme de 5 ans pour aussi peu que 2 %, aujourd’hui le taux moyen tourne autour des 6 %.  

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Conséquences de tout cela, selon Hélène Bégin, économiste principale chez le Mouvement Desjardins ? Les ventes des propriétés existantes ont déjà diminué de 5,5 % entre avril et septembre dernier. Les mises en chantier ont reculé de 19,7 % depuis un an et de près de 60 % depuis le sommet historique de janvier 2021.