Les hauts et les bas de l’autoconstruction

Mardi, 20 septembre, 2022
Iris Gagnon-Paradis, La Presse

Extrait(s) :

L’autoconstruction peut sembler un choix attrayant pour ceux qui cherchent à réduire les coûts et à faire les choses à leur façon. Mais le chemin peut être pavé d’embûches, surtout lorsque le souhait est de s’installer dans le bois, de la façon la plus écolo possible.

Sur son fil Instagram, Marie-Amélie Dubé publie parfois des photos de la maison que son conjoint, Steve McNicoll, et elle ont construite à partir de conteneurs maritimes, en pleine forêt, à quelques kilomètres du cœur du village de Saint-Alexandre-de-Kamouraska, dans le Bas-Saint-Laurent. C’est bucolique, avec les poules en liberté sur le terrain, le chien qui se prélasse au soleil et la verdure qui pousse un peu partout.

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Tout a commencé en 2018, quand le couple a déniché un grand terrain boisé dans le Haut-Pays du Kamouraska, au coût avantageux de 15 000 $. Mais tout était à faire : défricher, corriger la pente pour préparer une parcelle qui viendrait accueillir la maison, raccorder à Hydro-Québec, ajouter les installations septiques…

Steve McNicoll est artisan du métal et mécanicien industriel. Il sait à peu près tout faire avec cette matière, et se débrouille vraiment bien dans plusieurs autres domaines.

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Cela dit, en autoconstruction, c’est une illusion de croire qu’on peut tout faire de A à Z. Il est essentiel de faire appel à des professionnels pour la fosse septique, les tests de sol, les plans, etc. Les délais sont à peu près inévitables. Le couple, qui n’avait plus de domicile fixe, n’a pas eu le choix d’emménager dans la maison qui était loin d’être terminée, en novembre 2019. « On a vécu dans un chantier, on a mangé de la poussière ! Disons que ce n’est pas pour tout le monde », remarque celle qui travaille comme chargée de projet pour un centre de recherche associé au cégep de Rivière-du-Loup.

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En tout, trois conteneurs maritimes, que Steve a découpés et joints, ont été utilisés pour faire une maison à aire ouverte d’un seul niveau, avec deux chambres fermées et une salle de bains. Les conteneurs ont été déposés sur des pieux vissés et les murs, plafond et plancher ont été isolés à la mousse d’uréthane soufflé.

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Catastrophe ! Un problème avec l’isolation du toit a causé des dégâts d’eau et tout a dû être arraché au printemps 2021. Au départ, le couple voulait garder un toit plat et construire une terrasse en fibre de verre. Cette mésaventure les a finalement amené à changer leur plan initial, en optant pour un toit en tôle, et en pente. Un choix qu’il ne regrette vraiment pas aujourd’hui. « Ç’a fait grimper nos coûts de près de 30 000 $, mais aussi la valeur de la maison. »

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Il reste encore de la finition à faire, des améliorations à imaginer et des étapes pour atteindre, un jour, l’autosuffisance. Cet été, une grande terrasse a été ajoutée à la maison, avec une cuisine d’été, pour profiter de l’extérieur (quand il n’y a pas trop de moustiques !). Le couple caresse le projet de construire sur son terrain une serre en dôme et peut-être d’y faire pousser des légumes en aquaponie.