Réforme de l’industrie de la construction: ce ne sera pas un «bar ouvert», dit Boulet

Lundi, 1 mai, 2023
Lia Tremblay, Le Soleil

Extrait(s) :

Le ministre du Travail, Jean Boulet, prévoit déposer sa réforme de l’industrie de la construction cet automne. Il prévoit notamment faciliter la reconnaissance des acquis et des compétences des travailleurs qui ne sont pas actuellement dans l’industrie de la construction, mais veut s’assurer que ce ne sera pas «un bar ouvert».

La réforme passera par un décloisonnement des métiers. Le ministre ne le voit pas sous l’angle d’une diminution du nombre de métiers, mais sous celui de travailleurs plus polyvalents, qui pourront effectuer des tâches actuellement dévolues à d’autres métiers que le leur.

Il y voit aussi une façon de réduire les délais dans les chantiers de construction, d’être plus efficace.

Interrogé à savoir si cela signifiera que le Québec abritera davantage de travailleurs qui ne seront pas passés par l’École des métiers de la construction, le ministre a répondu: «on va voir».

[...]

Il importe de rappeler la grève illégale des grutiers, en 2018, lorsque des modifications à la formation avaient été apportées et que ceux-ci avaient ainsi voulu protester.

[...]

Son allocution devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain pour y présenter sa réforme a suscité des préoccupations dans le milieu syndical.

Éric Boisjoly, directeur général de la FTQ-Construction, fait valoir que «la réglementation est déjà pas mal permissive» quant à la variété de tâches que certains métiers peuvent accomplir.

[...]

Du côté du Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International) aussi, on exprime des préoccupations face à cette réforme annoncée pour l’automne. «C’est sûr qu’on est préoccupé», mais «on essaie d’aller de l’avant», a réagi son président, Michel Trépanier.

[...]

À l’heure actuelle, les femmes représentent 3,65 % de la main-d’œuvre active dans l’industrie au Québec. Il faut aussi travailler à les retenir dans cette industrie, a-t-il fait valoir.

Québec s’affaire présentement à réviser son processus d’inspection des chantiers de construction pour veiller à les améliorer et à en accroître le nombre.

Le ministre du Travail, Jean Boulet, l’a précisé lundi au cours d’un point de presse qui a suivi son allocution devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

[...]

En décembre 2021, il y a donc un an et demi, la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, avait noté qu’un mandat avait été donné à la Régie du bâtiment de «revoir le Règlement sur le plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs afin de mieux protéger les Québécois, de poursuivre le travail amorcé dans le but de proposer un règlement portant sur les inspections préachats et, finalement, de proposer des solutions pour accroître le nombre d’inspections sur les chantiers de construction, en partenariat avec les acteurs concernés».

Du côté de Garantie de construction résidentielle, qui s’occupe des inspections des constructions résidentielles neuves, on ne voit pas là de remise en question du travail fait par GCR.

[...]

Le taux d’inspection par GCR en 2022 a atteint 84 %, soit 11 406 unités, souligne-t-il. On est très loin du taux d’inspection de 10 % en 2015, insiste-t-il. Et l’objectif pour 2023 est d’atteindre 100 %. Maintenant, une vingtaine d’inspecteurs travaillent pour GCR.