Rénovation durable: vers la « pérennité programmée »

Samedi, 5 novembre, 2022
Pascaline David, Le Devoir

Extrait(s) :

Par la maîtrise de savoir-faire ancestraux et par leur ancrage local, les métiers d’art sont en phase avec les valeurs d’écoresponsabilité, selon le Conseil des métiers d’art du Québec (CMAQ). De la maçonnerie à la charpenterie, en passant par la ferronnerie, les techniques et procédés durables de ces artisans sont des atouts de choix dans les projets de rénovation de bâtisses anciennes.

Il a fallu du temps à nos ancêtres pour construire des bâtisses solides qui traversent les âges. Il en faut également aux artisans des métiers d’art pour les rénover comme il se doit, grâce à leur maîtrise de leur savoir-faire ancestraux. Face à l’obsolescence, ils se servent des modèles éprouvés du passé pour façonner l’avenir. C’est ce que Marc Douesnard, président du conseil d’administration du CMAQ, aime appeler la « pérennité programmée ».

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De nombreuses études montrent par ailleurs que rénover un bâtiment ancien, plutôt qu’en construire un nouveau, réduit significativement les émissions de GES dans l’atmosphère.La restauration d’une maison est plusexigeante en main-d’oeuvre que la destruction d’une maison pour reconstruire du neuf, mais moins coûteuse en matériaux, selon les Amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec (APMAQ). « C’est une solution économique avantageuse, sans compter que ce geste s’inscrit dans l’objectif de développement durable », peut-on lire sur le site Internet de l’organisme.

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Pour Marc Douesnard, l’écoresponsabilité des artisans des métiers d’art sur les chantiers se traduit aussi par un questionnement sur les émissions de GES engendrées par la fabricationet le transport des matériaux. « L’idée est de chercher, autant que possible, ce qui est disponible localement, estime-t-il. On regarde aussi les énergies grises, c’est-à-dire la dépense énergétique nécessaire pour extraire les matières premières, les transformer, fabriquer le produit, le distribuer et le recycler en fin de vie. »

La rénovation durable implique un choix de procédés « verts ». Par exemple, la chaux est une solution de revêtement mural intéressante par rapport à la laine minérale. Elle favorise l’évacuation et la régulation de l’humidité, et constitue un excellent isolant phonique et thermique. Surtout, elle est résistante et s’adapte aux mouvements du bâti.