Information

Portes et fenêtres

Les portes et les fenêtres remplissent des fonctions contradictoires : assurer le confort visuel et l’isolation thermique d’une habitation au moindre coût (efficacité énergétique) et avec le moindre impact sur l’écologie. Ces éléments indispensables constituent aussi le point faible potentiel de sa paroi extérieure. 

Il faut donc considérer plusieurs facteurs lors de la conception, de l’installation, de l’achat et de la réparation (ou du remplacement) de portes et fenêtres, tels que la performance, le choix des matériaux et la qualité des travaux.


Des dépenses évitables

Une récente étude avance que les Québécois paient en moyenne 1460 $ par an pour le chauffage de leur maison. De cette somme, 417 $ sont directement imputables à l’isolation déficiente des portes et des fenêtres et 407 $ aux fuites d’air de la maison. On voit donc jusqu’à quel point la qualité des produits de fenêtrage touche notre quotidien. Pour faire le bon choix quant aux portes et fenêtres, il vaut mieux connaître les critères de performance à évaluer. Nous allons vous présenter ici la plupart d’entre eux.

Paramètres de performance

Le choix de produits de fenestration des consommateurs Nord-Américains est facilité par l’étiquette et le programme Energy Star (administré au Canada par Ressources naturelles Canada). Ce programme, auquel les fabricants nord-américains adhèrent volontairement, veille à ce qu’un produit respecte des normes d’efficacité énergétique rigoureuses. Pour qu’un produit porte cette certification, il faut qu’il réponde à trois critères : la valeur U, le coefficient des gains de chaleur solaire et le rendement énergétique.

La valeur U 

Elle mesure le transfert de chaleur par conduction à travers l’ensemble des éléments de la fenêtre. Elle constitue l’indice des pertes de chaleur en période de chauffage et des gains thermiques par conduction en période de climatisation. Plus la valeur U est basse, plus la chaleur traverse facilement la fenêtre. 

Le coefficient de gain de chaleur solaire

Ce coefficient indique la fraction du rayonnement solaire qui traverse la fenêtre. Plus le coefficient est élevé, plus le gain solaire qui pénètre à l’intérieur de la maison est élevé.

Rendement énergétique (RE)

C’est la seule mesure de l’efficacité énergétique globale d’une fenêtre en période de chauffage. Elle représente la somme des gains solaires obtenue pendant une saison de chauffage moins les pertes de chaleur par conduction et par fuites d’air.

Donc, quant au choix des fenêtres Energy Star, il faut opter pour les produits avec la valeur U la plus basse et le RE le plus élevé.

Orientation géographique

Pour profiter le plus des gains solaires, l’orientation géographique des fenêtres est très importante : l’orientation au sud est optimale en ce qui concerne l’efficacité énergétique. Les autres emplacements et surtout les ouvertures au nord et à l’ouest font perdre plus de chaleur qu’ils n’en récoltent.

Nombre de vitres

Plus le nombre de vitres est grand, plus l’efficacité énergétique et acoustique de la fenêtre augmentent. Il y a des fenêtres à double vitrage et à triple vitrage (généralement, considérés plus performantes). Selon des estimations plus précises, un double vitrage avec du gaz argon et une pellicule à faible émissivité assure le meilleur rapport qualité-prix. Un triple vitrage coûte cependant plus cher et affaiblit les gains solaires.

Gaz inerte

Du gaz argon ou krypton, placé entre les vitrages, contribue à mieux isoler les fenêtres. Mais comme avec le temps le gaz s’échappe, l’effet s’atténue. Si la fenêtre est remplie d’argon, l’espace optimal entre les vitrages est d’environ 1/2 à 5/8 po (12,5 à 15,8 mm). Si c’est le krypton qui est placé entre les vitres, l’espace recommandé est de 3/8 de po (9,5 mm).

Pellicule à faible émissivité (faible É)

C’est une pellicule d’oxyde métallique qui laisse passer les rayons solaires, mais empêche la chaleur sous forme infrarouge de traverser. Le désavantage est que la maison devient moins lumineuse. Cette pellicule de quelques microns d’épaisseur empêche donc la chaleur du soleil d’entrer en été, pour conserver une meilleure climatisation. Il se produit l’inverse en hiver alors que la chaleur est conservée à l’intérieur.

Moins de condensation

Un vitrage à faible É est plus chaud en saison de chauffage qu’une vitre claire. Donc, le vitrage à faible É réduit le risque de condensation sur la vitre intérieure.

Intercalaire isolant

C’est une composante insérée sur le pourtour entre les vitres pour les maintenir à distance. Il est mieux qu’il soit en plastique plutôt qu’en aluminium, car il élimine la conduction du froid vers l’intérieur. L’isolation est donc meilleure.

Transmission spectrale élevée

Certaines recherches médicales affirment que la qualité de la lumière à la maison a un impact direct sur la santé. Ces recherches affirment que le bleu sert à combattre la dépression saisonnière, mais aussi l’agitation nocturne chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Un vitrage à faible teneur de fer transmet davantage le spectre complet des diverses couleurs de la lumière solaire, ce qui n’est pas une question d’UV, mais d’ondes bleues filtrées par les pellicules à faible transmissivité. Et donc, en plus de chercher un vitrage à haute performance énergétique, il est recommandé d’en choisir un qui assure la transmission spectrale la plus élevée possible.

L’impact du modèle de fenêtre

La structure de la fenêtre joue aussi un rôle important quant à sa performance. Les fenêtres fixes sont les plus étanches de toutes, suivies des fenêtres ouvrantes à battant. Viennent ensuite les fenêtres à auvent, les fenêtres à guillotine, les fenêtres oscillo-battantes. Les moins étanches sont les fenêtres coulissantes.

Les matériaux de cadrage

Chacun des matériaux du cadre et du châssis (la partie amovible de la fenêtre) a des avantages et des inconvénients.

Bois

C’est un matériau chaleureux et esthétique, son utilisation est traditionnelle. Le bois possède de bonnes propriétés d’isolation et de rigidité. Il est à noter que les nouveaux procédés ne cessent d’améliorer la qualité du cadrage de bois. Cependant, il est difficile d’entretien : il faut appliquer régulièrement de la teinture ou du vernis pour le protéger de l’humidité. Les insectes et les intempéries endommagent le châssis en bois. 

Aluminium

Il est très rigide et robuste. Il est recyclable et sa durée de vie est extrêmement longue. Il ne demande presque aucun entretien. Par contre, le cadre aluminium n’est pas un bon isolant : il transmet la chaleur et le froid. Un autre inconvénient est qu’il est dispendieux.

PVC

Le cadrage en PVC est résistant à l’humidité, à la corrosion et aux insectes. De plus, il est un bon isolant et exige peu d’entretien. Il est peu coûteux. Cependant, sa couleur peut se ternir et le matériau peut se courber s’il y a de grosses fluctuations de température. C’est le matériau de cadrage le plus néfaste pour la santé : l’exposition aux rayons ultraviolets génère sa lente décomposition en fines particules, qui peuvent être inhalées.

Fibre de verre

Ce matériau de cadrage possède des qualités supérieures à tous les niveaux : il est rigide (autant que le métal), léger, isolant, il résiste à l’humidité, aux écarts de température, aux rayons UV et aux insectes. Il est facile d’entretien. Son seul désavantage est son coût très élevé.

Cadres mixtes

Certains spécialistes croient que l’avenir appartient aux fenêtres hybrides, qui combinent différents matériaux afin de profiter des qualités spécifiques à chacun.

Changer ou réparer la fenêtre?

Le grand avantage des fenêtres neuves est qu’elles assurent une meilleure performance énergétique. De plus, elles sont faciles d’entretien. Cependant, les vieilles fenêtres, si elles sont bien entretenues, peuvent convenir aussi. C’est une question d’évaluation de chaque situation. Si les problèmes s’accumulent (comme des cadrages endommagés, des mécanismes d’ouverture brisés, etc.), le remplacement devient la meilleure option.

Comment entretenir une vieille fenêtre ?

Pour entretenir les vieilles fenêtres, il faut nettoyer régulièrement les composants accessibles (la fréquence dépend du matériau de cadrage). Il ne faut pas forcer le mécanisme. Sur les fenêtres à battant, il faut graisser les mécanismes d’ouverture et de verrouillage. Sur les fenêtres à guillotine ou coulissantes, il faut lubrifier les glissières et toutes les parties mobiles avec un lubrifiant en aérosol. Un autre vieux truc est de cirer les coulisseaux avec une simple chandelle afin de faciliter le fonctionnement.

Comment isoler une vieille fenêtre ?

Au départ, il vaut mieux faire un test avec une chandelle allumée : si on la passe près des fenêtres, l’oscillation de la flamme montre clairement l’emplacement des ouvertures par où le froid pénètre. On peut mettre du calfeutrant sur toutes les jonctions et les trous où la flamme s’est agitée. On peut appliquer du calfeutrant aussi sur le contour extérieur ou intérieur de la fenêtre. Une autre option possible est de placer une pellicule coupe-froid, qu’on tend à la longueur de la fenêtre. On pourrait également ajouter des contre-fenêtres à l’extérieur pour améliorer la performance d’une vielle fenêtre.

Est-ce qu’il est rentable de changer pour du neuf ?

Parfois, les économies d’énergie ne justifient pas le remplacement complet. Un calcul montre qu’une fenêtre neuve de qualité aura une valeur isolante deux à trois fois plus élevée que celle qu’elle remplace. Il faut alors calculer l’économie de frais de chauffage qui sera produite.

Le rôle crucial de la qualité de l’installation

Une fenêtre à performance énergétique élevée ne sera utile que si elle est bien installée. Dans le cas contraire, l’on peut s’attendre à des conséquences graves : pénétration de la pluie, réduction des propriétés isolantes des matériaux, infiltrations et fuite d’air, hausse de la facture de chauffage, condensation pouvant engendrer des moisissures, etc.

Pour assurer une pose adéquate, on peut prendre les mesures suivantes :

isoler l’espace entre le cadre et le bâti de la fenêtre
rendre étanche à l’air l’espace entre la fenêtre et la structure du mur
installer la fenêtre dans la partie chaude du mur (au même niveau que la partie isolée du mur.

Les portes

Les portes extérieures remplissent plusieurs fonctions : anti-intrusion, isolation, sécurité contre l’incendie, acoustique et décorative. Il est à noter qu’au Québec, les portes extérieures ne sont pas assujetties à une norme de résistance thermique, ce qui signifie qu’avant d’acheter une porte, il faut bien évaluer sa capacité d’isolation. Quelles sont les propriétés d’une porte de qualité ? Premièrement, son « âme » doit être bien isolée. Elle doit être munie de coupe-bise de matériaux durables et à haut rendement (néoprène ou mousse). Il est préférable qu’elle ait un cadre en bois, en fibre de verre, en vinyle ou un cadre en métal à rupture thermique. Elle doit présenter un faible taux de déperditions thermiques (on peut chercher le label Energy Star). Si la porte est vitrée, les vitrages doivent être à haut rendement énergétique. Elle doit avoir un cadre fait de matériau n’exigeant aucun entretien (l’aluminium, par exemple). Finalement, le design est important aussi : la porte doit s’harmoniser au décor de l’habitation.

Sources

Canal vie

Écohabitation

La Maison du 21e siècle

La Presse

RONA

Retour à la liste des articles

Nous tenons à remercier nos principaux subventionnaires,
partenaires et collaborateurs :