Après la pluie, les travaux

Comme certains d’entre vous ne le savent que trop bien, des pluies diluviennes se sont abattues sur plusieurs régions du Québec le vendredi 9 août dernier, provoquant des dégâts considérables. 

On parle aussi bien d’inondations, de refoulements d’égouts (et donc l’absence ou la défectuosité d’un clapet antiretour), de pompes de puisard au débit insuffisant (ou raccordées à un réseau municipal saturé), ou encore de l’incapacité d’évacuer l’eau à cause des pannes d’électricité.

Vous êtes sinistrés ?

Si c’est votre cas, on vous conseille fortement cette entrevue avec Me Sophie Gagnon, directrice de l’organisme Juripop, qui traite de vos éventuels recours. 

En effet, comme les protections relatives aux dommages par l’eau qui provient de l’extérieur de la résidence (infiltration, refoulement d’égout, inondation) sont des protections optionnelles en assurance habitation (Bureau d’assurance du Canada), il y a évidemment un nombre important de victimes qui n’étaient pas assurées contre ceux-ci. Dans certains cas, ces protections ne sont même pas disponibles, une situation pour laquelle existe un programme d’aide gouvernementale : le Programme général d'assistance financière lors de sinistres (PGAF). Bien qu’il concerne peu de gens, il faut demeurer à l’écoute, car « Québec envisage d’élargir l’aide aux sinistrés de la tempête «Debby» » [Édit.: Legault élargit le programme d’indemnisation des ménages touchés par la tempête Debby].

Cela dit, si on a beaucoup entendu qu’il s’agissait de pluies exceptionnelles, il est crucial de réaliser que, changements climatiques obligent, de telles précipitations arriveront de plus en plus souvent. C’est pourquoi plusieurs acteurs (dont nous) appellent à résister à la tentation de tout reconstruire à l’identique et à plutôt en profiter pour renforcer la résilience des résidences face aux inondations (APCHQ). Nous vous encourageons fortement à ne pas reproduire les erreurs du passé : profitez-en par exemple pour choisir des matériaux résistants à l'eau, surélever les équipements électriques et améliorer votre système d’évacuation des eaux de drainage.  

Vous songez à construire une maison neuve?

Plus encore, pour les nouvelles constructions, il est de plus en plus temps de reconsidérer notre attachement aux sous-sols (qui plus est, aménagés), un phénomène culturel relativement récent et presque unique au monde. En effet, plusieurs experts recommandent de ne plus en construire. Depuis des années (p. ex. 2008, 2014, 2023), l’idée est régulièrement remise de l’avant, en particulier lors des crues printanières ou d'épisodes de précipitations majeures, sans que personne n’y prête trop attention. Pourtant, les avantages d’une construction sur dalle sont aujourd’hui bien démontrés. Qu’il soit question de santé, d’environnement, de résilience ou même d’investissement immobilier, ce qu’on gagnerait à délaisser les sous-sols dépasse largement ce qu’on y perd. À ce sujet, nous vous conseillons fortement ces entrevues d’André Gagné, expert-conseil bâtiment et environnement (radio / télé),  que vous pourriez compléter par ce billet d’Écohabitation.

Soyez vigilants

D’ici à ce que l’idée s’impose et nous évite de tels épisodes, nous sommes de tout cœur avec les sinistrés. N’hésitez pas, au besoin, à consulter notre service d’information. C’est gratuit. Soyez vigilants et méfiez-vous des offres trop belles pour être vraies. Il y en a toujours pour tenter de profiter de ceux qui traversent des difficultés et en particulier des plus vulnérables. Si vous connaissez des sinistrés en perte d’autonomie ou ne maîtrisant pas suffisamment au moins une langue officielle, nous vous encourageons fortement à vous intéresser à leurs travaux.