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Repenser la décarbonation des bâtiments : Le pouvoir des stratégies non-technologiques

Les émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur du bâtiment sont importantes, particulièrement en ce qui concerne les bâtiments existants.

Source: LIRIDE - Science Presse - 17 février 2025

Pour tenter de les atténuer, la littérature actuelle se concentre principalement sur les stratégies technologiques, telles que l'utilisation de matériaux bas-carbone.

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Cela soulève la question suivante : est-ce que seules les stratégies technologiques sont à privilégier pour atteindre la décarbonation des bâtiments, ou les stratégies non-technologiques sont également essentielles?

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Du point de vue non-technologique, la stratégie la plus courante, à savoir le changement de comportement des résidents, ainsi que la stratégie la plus efficace, c’est-à-dire l’économie collaborative (désignée « adaptation » ci-après) sont évaluées. Le scénario d’adaptation repose sur la transformation de l’aménagement intérieur de la maison afin d’accueillir des ménages additionnels au ménage principal, tout en offrant à chacun une intimité et un confort adéquat. Par ailleurs, le potentiel de réduction des GES des bâtiments existants a également été évalué en tenant compte des effets combinés d’une stratégie technologique, la rénovation énergétique, et d’une stratégie non-technologique, l’adaptation.

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Le scénario d’adaptation, avec son potentiel d’atténuation pouvant aller de 40 % à 50 %, s’illustre comme le plus prometteur, dépassant le scénario de la rénovation énergétique de l’enveloppe, qui constitue la principale stratégie d’atténuation pour les bâtiments existants. Ce scénario non-technologique permet d’économiser d’importantes quantités de matériaux et d’énergie, réduisant ainsi l’impact environnemental des phases de production et d’utilisation. Cette économie résulte d’une meilleure utilisation de l’espace et de l’énergie grâce à une augmentation du nombre d’occupants par surface de plancher, notamment en réduisant les besoins en matériaux et en évitant la construction de nouvelles maisons. Par ailleurs, le partage de l'espace réduit la consommation d'énergie, car le chauffage dépend principalement du volume d’espace à chauffer, optimisant ainsi les besoins énergétiques par occupant. Enfin, la combinaison de l’adaptation et de la rénovation énergétique démontre un potentiel de réduction des impacts environnementaux de 50 % à près de 60 %, soit une réduction supplémentaire de 10 % à ce qui est obtenu du scénario d'adaptation seul.

Le scénario comportemental, qui constitue la deuxième stratégie non-technologique, obtient également des performances équivalentes, voire supérieures, à certains scénarios technologiques, notamment l'utilisation de matériaux recyclés et de matériaux bas-carbone. Cela révèle que le simple fait de modifier le comportement des occupants peut engendrer des bénéfices environnementaux équivalents aux améliorations technologiques, lesquelles nécessitent des efforts et des ressources considérablement plus importants.

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Compte tenu du potentiel prometteur des stratégies non-technologiques pour atténuer les impacts environnementaux des bâtiments, mon projet de doctorat, l'un des projets en cours au LIRIDE, se consacre à l’évaluation de ces stratégies. Plus précisément, l’objectif de mon projet consiste à combler les lacunes méthodologiques permettant l’évaluation de l'efficacité environnementale de ces stratégies appliquées à grande échelle au moyen d'une ACV. L’idée est d’obtenir une perspective plus complète des bénéfices environnementaux directs et indirects résultant de la mise en œuvre des stratégies non-technologiques.

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